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Les engrais verts : des plantes vivantes pour protéger le sol

Engrais verts ou couverts végétaux : il s’agit pour le jardinier de couvrir le sol entre deux cultures, non pas de paillage, mais de plantes bien vivantes. Ces plantes vont ainsi venir protéger et soigner le sol. Les avantages des moutardes, seigles, et autres phacélies sont nombreux !

Des engrais verts pour nourrir la terre

Ces plantes fixent le carbone et l’énergie solaire. Par le processus de la photosynthèse, elles fabriquent l’énergie qui sera ensuite stockée, puis transmise au sol et ainsi aux plantes. Par leurs racines, les engrais verts participent également à la structuration du sol en le décompactant et en l’aérant : au grand bénéfice à la vie souterraine ! Ils agissent également en protecteur mécanique et du soleil ou de la pluie en le recouvrant de leurs feuilles.

Ces plantes bien choisies stimulent l’activité biologique du sol grâce aux tissus végétaux qui meurent en surface (feuilles, fleurs, fruits, tiges…), sous terre (racines) grâce aux sécrétions des racines. Ajoutons à cela leur capacité à attirer la biodiversité animale (insectes, myriapodes, araignées, …) en créant des habitats en surface.

Certains engrais verts de la famille des fabacées captent l’azote du sol pour laisser des sels minéraux disponibles aux suivantes, les plantes cultivées.

Pour la pratique, c’est assez simple : dès qu’une planche est récoltée, libérée de toute occupation de production, il convient de semer un engrais vert adapté au sol, à la saison, et à la durée de disponibilité de l’espace concerné. Dans les faits, c’est bien souvent à l’automne, au début de l’hiver ou du printemps que l’on implante les couverts végétaux. Le potager au repos sera verdoyant !


Finies les pratiques désuètes de la terre à nue, battue par tous les vents, la pluie et le gel durant la saison froide. La terre va générer de la vie, produire de la matière, se ressourcer, se gonfler d’énergie pour laisser place au printemps, une fois l’engrais vert détruit, à un sol plein de ressources nécessitant peu d’intervention.

En résumé, les engrais verts :

  • fixent le carbone et l’énergie solaire par leurs racines, participant ainsi à la structuration du sol ;
  • protègent mécaniquement le sol du soleil ou de la pluie en le recouvrant de leurs feuilles ;
  • stimulent l’activité biologique du sol grâce aux tissus végétaux qui meurent en surface (feuilles, fleurs, fruits, tiges), sous terre (racines) et aussi grâce aux sécrétions des racines vivantes dans le sol (rhizodéposition) ;
  • attirent aussi la biodiversité en surface en créant des habitats au-dessus du sol ;
  • captent l’azote dans le sol (sous forme de nitrates) et le détourne d’une infiltration vers les nappes phréatiques ;
  • pour certains, vivent en symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote, ce qui leur permet d’utiliser l’azote de l’air et ainsi de le faire entrer dans la plante et de là dans l’écosystème.

Quel engrais vert pour mon jardin ?

Le choix est grand, mais ce sera à chaque jardinier ou jardinière de trouver les espèces selon le type de sol, l’exposition ou encore l’altitude de son potager.

Petit passage en revue de ces plantes étonnantes :

  • Commençons par les céréales : seigle et avoine sont en haut du panier ! Elles présentent deux avantages certains : leur résistance au gel et leur semis tardif à l’automne. Ainsi semées, elles vont se développer durant l’hiver et produire une abondante masse végétale, en particulier souterraine. Pour les détruire au printemps ? La fauche ne sera pas suffisante. Il conviendra de les couper sous le collet, à l’aide d’une houe bien affûtée et d’attendre quelques semaines avant d’implanter ici même tomates, courgettes, poireaux ou choux… Bref, tout ce qui se plante plutôt que se sème.
  • La moutarde, elle, devra être semée en fin d’été. Qu’elle pousse vite cette efficace « travailleuse » du sol, grâce à sa racine pivotante ! Elle saura laisser, après le gel destructeur, une terre souple et prête pour les semis précoces du printemps. Juste un petit coup de croc afin de préparer le lit de semence. Fini le bêchage ! D’autres brassicacées peuvent être utilisées aux mêmes fins : radis fourrager, navette fourragère…
  • La phacélie, c’est la plus belle des fleurs de notre collection d’engrais verts ! Très proche de la moutarde dans son cycle de vie, gélive comme elle, la grande bleue offrira parfois quelques belles grappes de fleurs aux abeilles et autres pollinisateurs.
  • Les vesces, fèveroles ou pois fourragers ne craignent pas le gel et enrichissent le sol en azote profitable aux cultures suivantes. Elles peuvent être associées aux céréales et détruites de la même façon. À moins que le jardinier ou la jardinière choisisse une solution moins gourmande en énergie et préfère coucher ces plantes matures, puis les recouvre d’une bâche quelques semaines durant. Inévitablement, elles vont mourir à petit feu, et produire pour la terre, un humus nourricier.

Pour être complet, ajoutons que la matière végétale produite ne restera pas nécessairement dans son intégralité sur place. Il peut être pratique d’en déporter une partie sur d’autres planches à des fins de paillage. Mais toujours : laisser la matière organique, or brun du jardin, revenir à la terre !

Si vous avez des petits jardins et que les planches de culture se libèrent tardivement, l’engrais vert peut être semé directement dans la culture en place. C’est une technique qui permet de gagner un peu de temps, il suffit alors de dépailler (si paillage), et de semer à la volée.

Abeille sur une fleur

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